Les littératures de l’imaginaire regroupent des genres qui dépassent les limites du réel tels que la fantasy, la science-fiction, le fantastique et bien d’autres. Chacun de ces genres possède ses propres codes et sous-genres, illustrant la richesse et la diversité de l’imaginaire humain.

Voici une sélection de quelques genres décrits et expliqués afin de vous donner quelques repères dans cette arborescence des Littératures de l’Imaginaire.

FANTASY :

La fantasy est un genre littéraire qui met en scène des éléments magiques et surnaturels inexistants dans notre monde réel. Elle puise ses origines dans les mythes et les légendes anciennes — des récits d’Homère au cycle arthurien, en passant par les contes de Perrault. Dans la fantasy, l’irrationnel est donc la norme : l’action se déroule dans un monde parallèle ou entièrement inventé, régi par ses propres lois, ses croyances et parfois même ses langues et ses mythes.Le genre se décline en de nombreux sous-genres, comme l’Heroic Fantasy, la Dark Fantasy ou la High Fantasy. Leur point commun est l’acceptation totale de la magie comme une composante naturelle du monde mais au-delà de la magie, beaucoup de thèmes différents sont abordés telle que :

• Le bien contre le mal
• La quête du pouvoir ou du savoir
• L’individu contre la société
• L’homme contre la nature
• L’homme contre lui-même
• Devenir adulte
• L’amour
• La trahison
• Le voyage épique
• Le héros improbable et/ou réticent

Avec Le Seigneur des Anneaux (1954-1955), J.R.R. Tolkien donne à la fantasy moderne ses lettres de noblesse : son univers cohérent, ses langues inventées et sa dimension mythologique font du roman une référence fondatrice du genre.

FANTASTIQUE :

Descendant direct du roman gothique, le fantastique se caractérise par l’irruption d’un élément surnaturel, irrationnel ou illogique dans un univers réaliste et familier. Cette intrusion provoque le doute : ni le lecteur ni les personnages ne savent s’il s’agit d’une réalité ou d’une illusion. Le fantastique est donc le genre du doute et de l’hésitation, et contrairement aux idées reçues, il ne cherche pas toujours à faire peur. Il explore souvent des thèmes liés à

• la confusion
• Le rêve
• La folie
• Le Double
• Le complot
• La perte de repères

Le Horla de Maupassant ou La Métamorphose de Kafka figurent parmi les œuvres emblématiques du genre, tout comme certains récits de Poe, Lovecraft ou Stephen King.

SCIENCE-FICTION :

Le terme de « science-fiction » apparaît pour la première fois en 1851 sous la plume de William Wilson dans son essai A Little Earnest Book Upon a Great Old Subject. Le XIXᵉ siècle, marqué par de grandes découvertes scientifiques et des avancées technologiques majeures, voit naître une nouvelle forme de littérature nourrie par ces bouleversements : la science-fiction. Selon le Petit Robert, la science-fiction est une littérature « qui fait intervenir le scientifiquement possible dans un imaginaire romanesque ». Elle met donc en scène des mondes où la science et la technique permettent d’explorer d’autres temps, d’autres lieux ou d’autres sociétés. L’action peut se situer dans le passé, le présent ou le futur, mais toujours dans un cadre rationnel où la magie est absente. En revanche, certaines croyances, philosophies ou idéologies peuvent influencer les récits.

Héritière des rêves de progrès et d’exploration, la science-fiction s’illustre dès le XIXᵉ siècle avec De la Terre à la Lune de Jules Verne (1865) ou La Machine à explorer le temps de H. G. Wells (1895). Ces auteurs posent les bases d’un genre qui, tout en imaginant les avancées scientifiques, interroge notre rapport à l’humanité, à la technologie et à l’avenir.

UCHRONIE :

Sous-genre de la science-fiction, l’uchronie (du grec u-chronos, « non-temps ») imagine un monde où l’Histoire aurait suivi un autre cours. Elle repose sur la modification d’un événement réel du passé, qui entraîne une évolution différente de la société, de la politique ou de la culture. L’uchronie ouvre ainsi une fenêtre sur un univers parallèle, permettant d’explorer non pas l’Histoire telle qu’elle a été, mais telle qu’elle aurait pu être. Ce genre propose souvent une réflexion philosophique, politique ou morale sur nos choix collectifs.

Parmi les exemples célèbres, on peut citer Le Maître du Haut Château de Philip K. Dick ou La Patrouille du temps de Poul Anderson.

ANTICIPATION :

A la croisée du roman d’aventures, du voyage imaginaire et de la réflexion sociale, l’anticipation désigne une œuvre dont l’action se déroule dans un futur plus ou moins proche. Souvent confondu avec la Science-Fiction, le roman d’anticipation se distingue par son souci de vraisemblance : il imagine un avenir crédible, directement issu de notre présent. L’auteur y projette ses désirs, ses craintes ou ses rêves, en s’appuyant sur des éléments réels et reconnaissables pour mieux ancrer le lecteur dans le récit. Les innovations technologiques, scientifiques ou sociales en sont souvent les moteurs. Ce genre permet ainsi de questionner le monde contemporain à travers ses possibles évolutions — qu’elles soient prometteuses, inquiétantes ou utopiques.

Dans les grands classiques du genre, vous trouverez La planète des singes de Pierre Boulle, ou encore Ravage de René Barjavel.

HORREUR :

Ce qui caractérise l’horreur, c’est la mise en place d’une atmosphère oppressante et particulière dans le but créer de l’angoisse, de l’effroi ou juste mettre mal à l’aise le lecteur. Le genre met en scène des protagonistes tels que des fantômes, des loups-garous, sorciers, vampires, zombies, alien tueurs en série, ou encore psychopathes dans des lieux obscurs, mystérieux, étranges et inquiétants. Le récit relate des phénomènes de violence, souvent macabres ou sanguinolents.

Dans les classiques du genre vous trouverez Frankenstein de Mary Shelley, Dracula de Bram Stoker, Les Montagnes Hallucinées ou Chtulu de H.P. Lovecraft, Carrie de Stephen King